Page actualisée 31 décembre 2009


Le « Dakar » : toujours la honte


Le « Dakar » part le 1er janvier dans l'indifférence générale. En tout cas sans aucune critique majeure. Décidément, René Dumont, Théodore Monod et quelques autres manquent beaucoup pour crier et dénoncer l'obscénité de l'épreuve.

Le Dakar se déroule pour la deuxième fois en Amérique du Sud ! En dehors de l'aspect absurde de la dénomination due à de puissantes raisons commerciales (le « Dakar » est devenu une marque), les faux aventuriers vont aller servir l'idéologie de la bagnole et de la moto, du gaspillage et de la richesse ostentatoire sur les pistes argentines.

L'appui de la presse – le service dit public en tête qui est le principal partenaire de l’épreuve avec « l’écologiste » Total –, le silence et le désintérêt de la majorité des citoyens - militants et intellectuels compris - toujours incapables de voir le sport comme un champ social majeur – permettront, une fois encore, de laisser faire. Le rallye de la honte continue. Désolant.


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Des exécutions massives

Selon Amnesty International, sur les 2 400 exécutions de condamnés à mort en 2008 dans le monde, 1 700 auraient eu lieu en Chine. Des experts estiment que le chiffre réel est plus élevé.

Selon L'association des droits de l'homme Diu Hua, qui a un représentant à Hongkong, 5 000 condamnés à mort pourraient être exécutés en Chine cette année. Il y en aurait eu jusqu'à

10 000 dans les années 1990. Mais le manque de transparence du système ne permet pas d'aller au-delà de ces approximations.

Les méthodes Généralement, elles se font par une balle dans la nuque, mais la mort par injection est de plus en plus appliquée : 68 crimes sont sur la liste des crimes punis de la peine de mort dont le trafic de drogue et la corruption.


Pendant des mois, le CIO, le CNOSF et le mouvement sportif dans son ensemble ont martelé qu'aller en Chine permettrait aux pays de s'ouvrir, de respecter davantage les Droits de l'Homme.

Pendant des mois, les hommes et femmes politiques au nom du fumeux Idéal olympique, ont dit NON au boycott.

Pendant des mois voire des années (depuis 2001), les appels au boycott ont été censurés et ignorés par la très grande majorité des médias.

Le Président de la République alimentait très largement l'idéalisme et la supercherie olympiques. La preuve :


"Les Jeux olympiques, c'est un espace de liberté. Ça va contribuer à ouvrir la Chine et, naturellement, c'est de la pacification", a-t-il ajouté. "Le sport est un fédérateur entre les hommes (...) Le sport sublime, dépasse les contradictions et les oppositions. Et dans notre planète, où il y a tant de conflits, tant de morts, tant de douleur, tant de tristesse, on va (...) boycotter un événement (...) de paix et de joie ?"

Nicolas Sarkozy Avril 2007


"La société chinoise a besoin de s'ouvrir et la tenue des Jeux olympiques de Pékin en 2008 aura une influence extrêmement positive sur l'ouverture de la Chine (...) Refuser cela, c'est le contraire de ce qu'il faut faire",

Nicolas Sarkozy Mai 2007


« J’invite les sportifs à accompagner la Chine vers l'ouverture, la tolérance, vers le progrès, vers le respect des valeurs qui sont les nôtres (…). On ne boycotte pas un quart de l'humanité. (...) J'aurai l'occasion de parler de tous les sujets."

Nicolas Sarkozy Août 2008



Les dernières nouvelles venues de Pékin montrent à quel point, une fois de plus, le sport s'est fait le complice d'un régime odieux. Et à quel point, il est temps de faire du sport et de l'Olympisme un vrai sujet de débat pour en discuter les fonctions politiques, économiques et idéologiques.


Onze ans de prison pour un intellectuel dissident chinois

LE MONDE. 25 décembre 2009

Le célèbre intellectuel dissident chinois Liu Xiaobo a été condamné, vendredi 25 décembre, à onze ans de prison, plus d'un an après avoir appelé à la démocratisation de la Chine.


Pour la première fois depuis 1951, la Chine exécute un Occidental

LE MONDE | 29.12.09

La Chine sera restée sourde aux appels à la clémence lui demandant d’épargner la vie du premier condamné à mort européen depuis cinquante-huit ans en République populaire. Mardi 29 décembre, l’agence officielle Chine nouvelle a en effet confirmé l’exécution par injection d'Akmal Shaikh, un ressortissant britannique de 53 ans accusé de trafic .

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Mettre le sport en débat

   Pour mieux faire comprendre les fonctions politiques, économiques, idéologiques, culturelles et mythologiques du phénomène sportif, le Centre d'Analyse Critique du Sport (CACS) répond à toute demande d’entretien et accepte de participer gratuitement à des débats dans toute la France.

S'adresser au CACS (Centre d'Analyse Critique du Sport) : 4 Cité Nouvelle du Champ Rond - 45000 ORLEANS- lecacs@aliceadsl.fr

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Dire NON à la construction d’une grande salle à Orléans

Un collectif s'oppose non pas simplement à l'emplacement mais aux choix de la municipalité en se posant la seule question d'importance : n'y a t-il pas mieux à faire que d'engloutir plus de 50 à 60 millions d'euros dans une seule salle de sport ? Sans parler des subventions à l'élite qui suivront....


   Serge Grouard a décidé de construire à Orléans une très grande salle (de sport) sur le terrain de l'Ile Arrault. C’est son droit mais c’est aussi le droit et le devoir de certains Orléanais et habitants de l'agglomération de contester ce choix et de demander l’ouverture d’un vrai débat sur le sujet.

   Une association de riverains s'oppose à l'emplacement retenu sans remettre en cause sérieusement l'utilité de la grande salle. L'opposition municipale adopte la même attitude en regrettant le choix du lieu et ses multiples inconvénients (zone inondable, destruction du seul espace vert bordant la Loire dans le centre-ville, engorgement assuré les jours de matches compte tenu de l'éloignement de la première station de tramway, etc.).

   Cette double opposition semble oublier les deux questions essentielles, l'une portant sur l'utilité même de la grande salle, l'autre sur la philosophie du sport

   Faire une grande salle c'est faire le choix de satisfaire une infime minorité en laissant de côté la grande majorité. Les millions engloutis dans l'Arena représentent des dizaines de terrains synthétiques et de petites salles de sport. Qui le dit ? Les Orléanais doivent avoir tous les éléments pour juger du bien-fondé ou non du choix municipal (1) 

   Les dernières déclarations des élus ne laissent planer aucun doute. On peut les résumer ainsi : "L'équipe de basket de l'Entente Orléanaise qui joue en Euroligue a besoin d'une grande salle (ce discours est parfaitement relayé par l'entraîneur Philippe Hervé), le tournoi de tennis qui veut devenir un tournoi de renom a besoin d'une grande salle et la ville d'Orléans pour rayonner a besoin d'une grande salle ".

   Parlant de l'Open de tennis, Mme Grivot, l'adjointe aux sports a déclaré sur FR3 le lundi 26 octobre, dans un élan incontrôlé,  qu'il permettait à Orléans d'être connue en Europe et même dans le Monde.  Rien que ça ! Elle a précisé que la subvention pourrait être triplée si les organisateurs confirmaient leur vœu d'acheter une licence ATP 250 pour faire d'Orléans un tournoi digne de ceux de Marseille et de Lyon.

   Construire  à Orléans une salle de 10 000 places c'est à la fois engager une dépense d'infrastructure démentielle pour les finances locales et se lancer dans un engrenage infernal avec octroi régulier de subventions toujours plus importantes aux différents sports - et avant tout à l’élite -  au détriment d'activités culturelles (théâtre, cinéma, etc.) et autres. Mais c'est aussi, nous semble t-il, présenter le choix du sport comme une volonté partagée par le plus grand nombre parce que le sport serait neutre anodin et innocent ce que nous contestons  et ce que l‘Histoire conteste (voir l'article ci-desous).

Si vous contestez le choix politique de construction de la grande salle (à l'Ile Arrault ou ailleurs)

Si vous contestez cette fuite en avant dans le "tout sportif" de la ville

Rejoignez le Collectif "Non à la construction de la grande salle" en adressant votre soutien et vos remarques à l'adresse suivante : lecacs@aliceadsl.fr

 

Et n'oubliez jamais qu'on ne peut pas être sportif ou non sportif innocemment...

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(1) On peut penser aussi que bon nombre d'Orléanais préfèreraient, pour un coût bien moindre, faire un autre choix : avoir une gare totalement finie, plus fonctionnelle, plus propre avec une “arrière-gare” moins sale et moins laide qui donne une piètre image de la ville.

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« L’esprit du sport » : attention, danger !

 

      Le sport sature notre espace et notre temps. Or, malgré ses centaines de millions de licenciés sur la planète, ses milliards de téléspectateurs, son intégration totale à «l'économie-monde», son implacable marchandisation, sa puissance idéologique, son pouvoir sur les corps, et son omniprésence dans la vie quotidienne, il reste un sujet méconnu et tabou. Sportifs et non-sportifs « glissent» sur l'institution soit par amour aveugle («  ne touchez pas à ma religion »), soit par dangereux désintérêt de connaissance  (« le sport je m’en moque »), soit par peur de se désolidariser d'activités massives dites festives. Ce qui est possible pour l’Ecole, la Famille, l’Eglise, à savoir le démantèlement du consensus, ne l’est pas ici. 

   Le « sport élevé au cube » (pratique, voyeurisme, bavardage) avec ses compétitions généralisées, ses foules  et ses discours saturés d’idéologie, échappe à tout échange de points de vue en dehors du cercle des initiés. Pour l’opinion publique et ses relais, seuls comptent les résultats, les médailles, les euphories collectives, les émotions.

   Comment un phénomène social aussi massif, aveuglément valorisé, peut-il être accepté comme allant de soi ? L’opposition des extrêmes (l’exaltation sans nuance des performances/la détestation farouche) sert les croyances et les préjugés. Non,  le sport n’est pas un jeu neutre, innocent, anodin et vertueux ; il est porteur de représentations du monde et participe largement à la normalisation des corps et des esprits. 

  Encore faut-il s’entendre sur le mot. Le sport doit être défini clairement et scientifiquement. Définir c’est rompre avec les notions de sens commun, tracer une frontière et exclure du sport ce qui lui ressemble et qui n’en est pas. Les sociologues sont au moins d’accord sur ce point : le sport est une situation motrice compétitive (avec compétitions à tous les niveaux désignant vainqueurs et vaincus), codifiée c’est-à-dire qui a ses règles (ce qui exclut les pratiques dites libres) et institutionnalisée (à l’intérieur des fédérations). Toute activité physique n’est donc pas du sport : le facteur qui fait sa tournée à bicyclette ou les ami(e)s qui se retrouvent après un repas pour courir tranquillement en bord de mer ne font pas de sport.

   Pierre de Coubertin était clair dès les années 1920 : « Le sport est le culte volontaire et habituel de l'effort musculaire intensif appuyé sur le désir de progrès et pouvant aller jusqu'au risque (…). Il lui faut la liberté de l'excès. C'est là son essence, c'est sa raison d'être, c'est le secret de sa valeur morale». Derrière ces mots, c’est une partie de la philosophie coubertinienne qui s’exprime : le culte du dépassement et du risque, la vocation à l’excès qui se donne aux forts et exclut les faibles et les femmes. Pédagogue de l’être, Pierre de Coubertin, à travers l’Olympisme, a une ambition qui va bien au-delà du sport et des Jeux : un projet d’éducation complète, une mission culturelle mondialiste, la croyance en une humanité harmonieuse symbolisée par le sportif. L’Olympisme est une « philosophie de la vie » (mots inscrits dans la Charte), et son idéologie se veut génératrice d’une profonde révolution morale.  Coubertin annonce la couleur : le sport doit être le levier d'une transformation profonde des âmes, le moyen  de «rebronzer les corps et les esprits », et de créer un homme nouveau, porteur de ces vertus que sont l'héroïsme, l'énergie en éveil permanent, le sens du devoir.

   Ses laudateurs n’ont ni le même courage ni la même hauteur de vue ; ils  avancent masqués en travestissant le sport en simple divertissement médiatique, distraction apolitique, amusement bon enfant. Prenons garde. L'idéologie sportive s'infiltre toujours plus dans la société. Appuyé sur les grands ensembles mythologiques que sont le mythe de l’Unité et de la grandeur collective retrouvée (comme lors du Mundial 1998), le mythe de l'Age d'Or (avec ce discours récurrent sur le sport perverti) (1), le mythe du Sauveur (le sport toujours appelé comme remède aux maux de la société), le sport distille à flots les valeurs de l’ordre établi en leur donnant une existence pratique quasi naturelle. Il est un moyen d’exacerber l'individualisme et le mérite personnel, de promouvoir l'idéologie du don, le culte du chef et la collaboration des classes, de faire l'apologie du rendement, du travail libérateur, de la douleur et de la souffrance, et de rendre acceptable l'inégalité, le cynisme du plus fort, le mépris des faibles, l'âpreté au gain. Avec le sport, l’idéologie dominante est intériorisée par les masses ; elle devient un moule de comportement, une seconde nature. 

   Les « amis du sport » oublient une chose : l'idéal sportif philosophiquement généreux (loyauté, pureté, fraternité, solidarité, fair-play) accompagne une activité incompatible par nature avec ledit idéal. Le sport dit ce qu’il n’est pas et ne dit pas ce qu’il est. Nous devons tous combattre en nous-mêmes cette « volonté de ne pas savoir » sur le système sportif. Un système qui ne pourrait pas fonctionner sans un « esprit du sport » c’est-à-dire sans une adhésion subjective des individus, y compris celle des non-sportifs.

Michel CAILLAT

Auteur de  « Le Sport «, Collection Idées reçues, Editions  Cavalier Bleu, 2008

Membre du Centre d'Analyse  Critique du Sport

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(1)  Dès 1906, Coubertin parlait des sports « menacés à leur tour par des éléments corrupteurs » et en 1925,  il notait : « Les sports se sont développés au sein d'une société que la passion de l'argent menace de pourrir jusqu'à la moelle (…). Foire ou temple : les sportifs devront choisir ».

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 Le Centre d'Analyse Critique du sport (CACS 40) est une association (type loi de 1901) implantée à Orléans qui analyse les fonctions politiques, économiques et idéologiques du sport. Le CACS est appelé CACS40 parce qu'il travaille sur 40 thèmes de recherche allant de Sport et Aliénation à Sport et Violence. Il participe gratuitement sur simple demande à tout débat ou conférence sur le phénomène sportif.

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Quand le Canard et les autres

ont quelques années de retard...


   En découvrant  l'article du Canard Enchaîné  du mercredi 4 novembre repris le jeudi  par Le Monde et Le Nouvel Observateur, les membres du Centre d'Analyse Critique du Sport (CACS)  ont eu la confirmation  qu'un discours non institutionnel et/ou non officiel (et pire, un discours critique) n'est pas audible parce qu'il n'a pas de relais (médiatique, politique, associatif). Comme le remarquait justement Roland Barthes : « A l'heure actuelle, un discours qui n'est pas excité ne s'entend pas, tout simplement. Il y a un degré décibélique à atteindre, un seuil à franchir pour qu'il soit entendu. Et ce seuil, je ne l'atteins pas». 

   Sans Le Canard Enchaîné, la « forte pensée" de David Douillet serait restée méconnue alors que son discours misogyne et réactionnaire, le CACS l'a mis en lumière depuisde nombreuses années. Dans la première édition du livre de Michel Caillat "Le Sport" (Editions le Cavalier Bleu, Collection Idées reçues, 2002, ouvrage actualisé et réédité en 2008) on peut lire : "  David Douillet écrit dans son livre, «L'âme du conquérant», sans soulever de protestation : «J'ai toujours pensé que conquérir une femme, gagner son coeur et son corps, c'était un peu partir à la chasse (...). L'excitation n'est plus loin alors de ce que l'on éprouve avant d'avoir enfin le gibier au bout du fusil. Non pas dans un but prédateur mais simplement pour achever le siège par une victoire (...). On dit que je suis misogyne, mais tous les hommes le sont, sauf les tapettes ! (…). Je pense que la femme est mieux au foyer, à gérer affectivement la cellule familiale».

  Le sport sature notre espace et notre temps. Or, malgré ses centaines de millions de licenciés sur la planète (13 millions en France ce qui en fait de loin le premier parti), malgré ses milliards de téléspectateurs, son intégration totale à «l'économie-monde», son implacable marchandisation, sa puissance idéologique, son pouvoir sur les corps et son omniprésence dans la vie quotidienne, il reste un sujet méconnu et tabou, résultat d'un aveuglement volontaire ou non, ou d'une censure consciente ou inconsciente.

   Nous attendons toujours que les médias mais aussi les partis politiques et les associations accordent enfin au sport entendu comme fait « social total » et non comme divertissement neutre et anodin la place qu'il mérite. Les sportifs mais tout autant les non-sportifs (qui laissent totalement le  sport de côté) doivent être conduits à réfléchir sur la pratique sociale majeure de notre temps. 

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Encore une attaque indigne contre les travailleurs.


La gauche de la gauche doit réagir sans tarder !

 


   Un député UMP trouve scandaleux le régime fiscal des sportifs (voir ci-dessous)

   Nous voulons croire que le NPA et son chef de file, le très sportif Olivier Besancenot, ne le laisseront pas faire.

   Benzema qui ne gagnait que 400 000 euros par mois à Lyon va en gagner le double à Madrid. 800 000 euros c'est 530 fois le salaire médian ce qui signifie qu'un salarié médian mettra 530 mois (44 ans) pour gagner ce que Benzema gagnera en un mois. Vous trouvez ça scandaleux ? Vous n'avez rien compris au phénomène sportif.

   Le NPA ne se laissera pas tromper par les chiffres. Avec toutes ses "charges" (le poids des prélèvements ! ), Benzema s'en sortira correctement sans plus. Le député UMP voudrait même en finir avec le système pourtant très juste de l'impatriation. Quand Benzema reviendra de Madrid, il aura le statut du Français ayant travaillé à l'étranger et bénéficiera des exonérations fiscales prévues par les textes. Besancenot doit empêcher le député UMP de revenir sur ce bel avantage social qui profite à toute la population. Car "toute la population" (on nous le dit) rêve devant un dribble ou un but de Benzema.

   Qu'un ministre gagne 10 fois plus qu'un salarié, qu'un chanteur gagne 20 fois plus et qu'un patron 100 fois plus c'est honteux  mais quand un sportif POPULAIRE gagne 500 fois plus c'est normal : c'est le symbole du "quand on veut on peut" et de la revanche du peuple. C'est l'annonce du grand soir.

   Au nom du célèbre adage "tout ce qui est populaire est sacré", le PS et le PC évidemment, et  la gauche de la gauche ne veulent pas toucher  à ce que la sociologie officielle appellent la "juste inégalité"....

   L'aveuglement volontaire ou non, l' ignorance  et la censure  laissent le sport,  entendu comme fait social total, hors du champ de la réflexion politique (1). Que faire pour que le débat s'ouvre enfin sérieusement ?

Pour Le CACS (Centre d'Analyse Critique du Sport)

Michel Caillat

 

(1). Nul doute que le NPA a apprécié le comportement de Jean-Michel Aulas qui a attendu le premier jour de juillet pour annoncer le transfert. Financièrement, on peut dire que "c'est bien joué" ! Le Président de l'OL fait rentrer des fonds qui satisfont les actionnaires. L'action du groupe OL en chute libre depuis son entrée en Bourse en 2007 (de 24 à 8 euros !) est repartie à la hausse. Le peuple  de gauche et d'extrême gauche se frotte les mains....

   Vous connaissez la formule "Revenons-en au sport" que les amoureux emploient pour faire taire ceux qui affirment qu'il n'y a pas de "sport en soi" mais qu'il n'y a que du sport lié à l'économie, à la politique, à l'idéologie. C'est une évidence : les déviations du sport (argent, dopage, violence, etc.) ne sont pas du sport. Aussi sûrement que la crise économique  (qui ne date pas de septembre 2008 mais de 1974 !)  n'est pas capitaliste.

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 Transfert Benzema: un UMP propose la fin des avantages fiscaux pour les sportifs

le 02.07.2009 14h33

Un député UMP veut supprimer les avantages fiscaux au bénéfice des sportifs de haut niveau dans une proposition de loi déposée aujourd'hui jeudi, au lendemain du transfert du joueur de football Karim Benzema au Real Madrid pour 35 à 41 millions d'euros.

Le départ du footballeur de l'Olympique lyonnais "vient de démontrer de manière éclatante l'inutilité des niches fiscales accordées aux sportifs professionnels", estime Marc Le Fur, par ailleurs vice-président de l'Assemblée.

"Les clubs français ne pourront jamais rivaliser avec la démesure financière du Real Madrid, de Chelsea et du Milan AC et les contribuables français ne doivent pas faire les frais d'une course à l'échalotte sportive malsaine", ajoute-t-il.

Le député des Côtes-d'Armor propose la suppression de trois dispositions qui profitent aux sportifs professionnels : l'option pour le bénéfice moyen qui permet "d'atténuer la progressivité de l'impôt", l'utilisation extensive du droit à l'image et le régime fiscal de l'impatriation (exonération fiscale pour les cadres qui viennent de l'étranger travailler en France).

Dans leur revenu, les sportifs peuvent distinguer leur salaire, assujetti aux cotisations sociales, et la rémunération de leur droit à l'image, exonérée de cotisation sociale.

En 2007, 639 footballeurs, 492 rugbymen et 136 basketteurs ont bénéficié du droit à l'image pour un coût de 95 millions d'euros à la charge des finances publiques, selon Marc Le Fur qui cite la Cour des comptes. La députée-maire PS de Rouen Valérie Fourneyron avait déjà dénoncé ces exonérations.

M. Le Fur demande enfin que les sportifs ne bénéficient plus du régime de l'impatriation.

Même si son texte n'est pas inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée, elle pourra être présentée sous forme d'amendement aux prochaines lois de finances de l'Etat et de la Sécurité sociale, examinées à l'automne prochain, dit-on dans son entourage.

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L'information contrôlée...


Dans tous les domaines (on le constate avec l'emploi très idéologique du mot crise), le rouleau compresseur médiatique fait ses ravages..

Vous l'avez sans vu le dimanche 28 juin, Michel Drucker l'homme qui sert les plats à tous les pouvoirs en place (en disant qu'il n'a jamais fait de politique) a fait la promotion du dopage et du mensonge en recevant longuement Lance Armstrong dans son émission dominicale. Sans peur d'être contredit, Armstrong affirma une fois encore qu'il n'a pris des médicaments que lors de son cancer. Un peu comme vous et moi quand nous avons le rhume....

Malgré une foule d'indices qui le feraient immédiatement condamner au Palais de justice (sans compter les preuves réelles),  Armstrong continue de donner des leçons de propreté le tout enveloppé dans un écoeurant discours humanitaire.

Cette image du champion américain sincère et proche du commun des mortels, le mouvement sportif, la classe politique et la presse (on va le voir encore pendant le Tour) l'entretiennent aveuglément.

Michel Drucker a réalisé son rêve : faire quelques kilomètres avec le sextuple vainqueur de la grande boucle.. Il pourra raconter son escapade avec le champion de l'imposture à son grand ami cycliste Nicolas S., un autre fervent admirateur d'Armstrong. La société d'admiration mutuelle fonctionne à plein régime. Drucker va continuer de donner des leçons de journalisme, Armstrong des leçons de loyauté  et Sarkozy  trouvera toujours en eux de merveilleux ambadasseurs de l'hypocrisie générale et des symboles de ce que le Président de la République réalise admirablement : faire exactement tout le contraire de ce qu'il dit (plus il parle de progrès social, plus la régression s'accélère).

Pendant ce temps là, sociologues, historiens et observateurs sérieux du sport sont réduits au silence.

Le 29 juin , on célébrait le 60ème anniversaire du premier journal télévisé. Dans un petit reportage, un homme est apparu pour dénoncer la mainmise politique sur la télévision du temps d'Alain Peyrefitte. "A cette époque il fallait passer les plats"; Michel Drucker, qui s'exprimait ainsi, est parfaitement placé pour savoir que rien n'a changé !

Le CACS

PS. Donnons deux heures à ceux qui ont étudié le parcours d'Armstrong (Ballester, De Mondenard, etc.) et grâce à cette procédure contradictoire, le public pourra se forger un jugement plus solide. On peut toujours rêver d'une presse libre et attendre de la télévision publique qu'elle soit autre chose que la courroie de transmission des pires mensonges du monde du sport...





Quand L'Equipe confirme nos thèses....

Pour fêter son n°20 000, les femmes étaient absentes mais pas la Droite...

Le quotidien l'Equipe a célébré le vendredi 10 avril son 20 000 ème numéro. Pour célébrer cet anniversaire, 18 champions ont joué le rôle de rédacteurs. Au sein de la rédaction, une seule femme, Roxanna Maracineanu. Voilà une belle illustration du sexisme sportif.

La rédaction était en fait une réunion cachée de l'UMP ou pour être moins restrictif, de la Droite. Dacoury, Douillet, Estanguet, Jazy, Killy, Lamour, Martin et Prost n'ont jamais caché leur soutien à Chirac et/ou à Sarkozy. D'autres rédacteurs sont dans la « mouvance ». Voilà une belle confirmation que les grands sportifs sont majoritairement de droite parce que le sport véhicule parfaitement les valeurs attribuées habituellement à la droite. Seule la « deuxième droite » (la dite gauche du supporteur Benoit Hamon) et l'extrême gauche du footballeur Olivier Besancenot le nient aveuglément. Il feignent de croire que le sport conduit à l'émancipation humaine.


Le sport : une certaine idée de l'égalité


Après la défaite de Lyon face à Barcelone, le très libéral président Aulas a condamné une fois encore l'esprit français et le système fiscal du pays qui pousse nos meilleurs joueurs à partir. M. Aulas aurait pu résumer sa pensée ainsi : Benzema gagne par mois 400 000 euros sans les primes (22 ans du revenu salarié médian) et Thierry Henry 800 000 euros. Comment rivaliser avec quelqu'un qui gagne en un mois ce qu'un salarié qui vient l'applaudir gagnera en... 44 ans ? Il est temps de repousser l'âge de la retraite !


Voeux ....


Avec le sport et ses stars, le culte de l'argent, l'individualisme, la dépolitisation, tout ce qui semblait hier le "comble du réac", triomphe. Il conviendrait que les militants s’interrogent sur la contribution qu’ils apportent au fonctionnement du système.


Les militants syndicaux ou autres (y compris un jour de mobilisation comme le 19 mars) doivent s’interroger sur leur contribution à un système dont tous dénoncent les effets nuisibles tout en renonçant à parler désormais de rupture avec ledit système voire même de le contester mais seulement de l’accompagner dans ses évolutions.


Pour transformer la société, il faut la comprendre et donc analyser ses institutions (appareils idéologiques), ses conceptions, ses groupes sociaux. 


Nous cherchons  à donner une vision juste des fondements cachés de la société sportive en brisant le carcan idéologique.


Nous affirmons que le sport reste l'un des principaux outils de domination tant il distille à longueur de journée les valeurs de l'ordre établi. Un jour peut-être (en 2009 ?) les militants dits anticapitalistes ouvriront les yeux sur un monde qu'ils négligent, détestent ou qui les fait rêver...

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Le rôle du sociologue

« Le rôle dun sociologue critique est d'inciter à la réflexion, de faire du sport un lieu de pensée, de prise de conscience. Nous devons être les porteurs des moyens d'élucidation des nouvelles stratégies de domination à l’heure où dominent les idées reçues ».

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Nous affirmons qu’il n’est pas possible de laisser hors de la réflexion politique des domaines entiers de la pratique sociale parmi lesquels un champ social majeur, le champ sportif.

Nous affirmons que l’univers sportif n'est ni anodin, ni innocent, parce qu’il est enrôlé au service des stratégies de domination. Le discours sportif dicte des comportements, crée des besoins, modèle les corps et les esprits, conditionne l'opinion, dissout la connaissance.

Nous constatons la radicale incapacité à comprendre le monde sportif mais plus encore la forte volonté du plus grand nombre de ne rien en savoir. Une des propriétés importante du champ sportif – plus que tout autre – réside dans le fait qu’il enferme de l’impensable c’est-à-dire des choses qu’on ne discute même pas.

Nous devons être les porteurs des moyens d'élucidation des nouvelles stratégies de domination à l’heure où dominent les idées reçues. L’enjeu n’est pas d’aimer ou de ne pas aimer le sport mais de construire des concepts qui permettent d’en faire une analyse et de se libérer de son emprise.

Mais nous savons bien que notre exigence impose une rupture, « une certaine désolidarisation et l'acceptation d'une relative solitude» (G. Balandier).

Pour tout renseignement :
Centre d'Analyse Critique du Sport :
E-Mail : lecacs@aliceadsl.fr

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Pour en savoir plus sur l’Olympisme et le Sport

« Le Sport » de Michel Caillat

Collection Idée reçues

Editions Le Cavalier Bleu

Nouvelle édition – Le livre est sorti le 28 mai 2008

(voir ci-dessous)


Idées reçues

Le Sport


Table des matières

.

Introduction



L’Histoire du sport


. Le sport est vieux comme le monde


. Le sport est un jeu


. Il est bien naturel de vouloir gagner


. Le sport fait partie de la culture


Les vertus du sport


. Le sport c'est la santé


. Pour devenir champion, il faut commencer très jeune


. Le sport est éducatif


. Le sport favorise l'intégration


. Le sport est un univers sexiste


. Le sport soigne les maux de la société


L'esprit sportif


. La lutte contre le dopage est une priorité


. Il y a trop d'argent dans le sport


. La violence du sport est un bon exutoire


. Le sport est apolitique


. L'Olympisme c'est la pureté et la fraternité universelle


Conclusion


Annexes


Pour aller plus loi

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Pour engager un vrai débat, le CACS est prêt à prendre la parole

Si des associations, des partis et des médias jugent qu'un domaine aussi important du social que le sport ne peut plus être ignoré, ils peuvent s'adresser au Centre d'Analyse Critique du Sport (CACS 40).

Le sport sature notre espace et notre temps. Or, malgré ses centaines de millions de licenciés sur la planète, ses milliards de téléspectateurs, son importance dans le commerce mondial, ses complicités politico-financières et son pouvoir hégémonique sur les corps, il est souvent présenté comme un jeu. Hommes politiques, intellectuels et militants glissent sur l'institution sportive et sur ses fonctions de peur de se désolidariser d'activités massives dites festives.
En se présentant comme une zone de neutralité et non comme une institution sociale complexe, le sport évacue un peu vite tout ce qui n'est directement sportif. Or, traversé par tous les enjeux d'une conjoncture historique donnée, il est toujours politique. Mais plus encore, il est un projet politique porteur de représentations du monde et de valeurs inconsciemment incorporées. Royaume de la pensée unique, il reste malheureusement à l'abri des oppositions de points de vue qui agitent les autres institutions.

Le CACS propose de mettre en question et en débat ce " fait social total ".
Pour mieux faire comprendre les fonctions politiques, économiques, idéologiques, culturelles et mythologiques du phénomène sportif, le Centre d'Analyse Critique du Sport :

- accepterait de tenir une rubrique régulière dans un média et d'étudier toute demande d'intervention dans la presse écrite ou parlée

- accepte de participer régulièrement à des débats et conférences dans toute la France (seul le remboursement des frais est demandé)
Pour tout renseignement :
Centre d'Analyse Critique du Sport :
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Prendre enfin le sport au sérieux

   « Le sport est un enjeu de luttes entre les fractions de la classe dominante et aussi entre les classes sociales » (Pierre Bourdieu)

   « Le sport fonctionne comme un appareil de contrôle social hégémonique et inerte » (Jean Chesneaux)

 

   Le sport sature toujours notre espace et notre temps ! Le défi du Mouvement Critique du Sport n’est pas simple à relever : mettre fin à l’exclusion consciente ou inconsciente du sport de tout débat de société de la part des hommes politiques, de la grande majorité des militants progressistes, des « anti-sportifs » et globalement d’une opinion publique largement conditionnée. Comment en finir avec l'absence de regard réfléchi sur cet univers consensuel, aveuglément valorisé, sur ce » phénomène social que nous acceptons trop facilement comme allant de soi » (Pierre Bourdieu) ?

   Malgré ses centaines de millions de licenciés sur la planète, ses milliards de téléspectateurs, son importance dans le commerce mondial, ses complicités politico-financières, son pouvoir hégémonique sur les corps, son omniprésence dans la vie sociale, le sport reste un sujet tabou. La confusion largement entretenue sur la définition du mot (sans tenir compte du travail scientifique des chercheurs, le discours de sens commun présente hypocritement toute activité physique comme pratique sportive, et le sport comme amusement bon enfant, simple divertissement sans effet politique et idéologique).

   Malgré les travaux et les avertissements d’un trop petit nombre d’intellectuels pourtant copieusement cités dès qu’il s’agit d’analyser notre société (Norbert Elias, Pierre Bourdieu, Albert Jacquard, Jacques Ellul, Umberto Eco, Georges Orwell, Vance Packard, Theodor W. Adorno, etc.), une foule de citoyens de tous horizons glissent sur l'institution sportive par « désintérêt de connaissance » ou par peur de se désolidariser d'activités massives dites festives.

  

   La sociologie critique du sport ne tait pas les questions, elle les fait émerger en  mettant à jour les mécanismes cachés de la reproduction sociale et en objectivant les croyances et processus de domination intériorisés par les individus à leur insu.

   Faisons le bilan de la théorie critique dans l'ordre de la recherche des conditions historiques et sociales de la naissance du sport, de l'élucidation de ses mécanismes de pouvoir, de l'analyse de ses contradictions socio-économiques et de sa puissance idéologique, de la compréhension de son rôle politique sur les plans national et international, des effets pervers de la compétition (casse, dopage, entraînement intensif et précoce), etc.  

   Trop d'aspects du sport sont en contradiction avec les objectifs d’une société plus humaine pour qu'on continue à négliger ce phénomène social. L'erreur majeure consiste à penser de manière sectorielle, autonome, séparée, une institution qui n’a de sens qu’au sein de la Société dans son ensemble.

   En se présentant comme une zone de neutralité, le sport évacue un peu vite tout ce qui n'est directement sportif. Or, traversé par tous les enjeux d'une conjoncture historique donnée, il est toujours politique. Plus encore, il est un projet politique (une philosophie politique) porteur de représentations du monde et de valeurs inconsciemment incorporées.

   Royaume de la pensée unique, il reste à l'abri des oppositions de points de vue qui agitent les autres institutions (l’Ecole, la Famille, l’Eglise). L’exaltation sans nuance du sport d’un côté, et sa farouche détestation de l’autre contiennent un dangereux anti-intellectualisme*.

   Pour mieux faire comprendre les enjeux politiques, économiques, idéologiques, culturelles et mythologiques du sport, le Mouvement Critique appelle à une réflexion de tous sur ce «fait social total».

   Nous attendons vos appels, vos remarques,  vos suggestions, vos questionnements.

   Nous sommes prêts à discuter avec vous de la puissance économique, politique, idéologique du sport (le Mouvement Critique participe à la demande et gratuitement à des débats et conférences dans toute la France).

   On ne peut pas laisser plus longtemps sans en discuter ce fait majeur de notre société civile qui est aussi un enjeu important des pouvoirs politiques et économiques. Contactez-nous  

Pour le Centre d'Analyse Critique du Sport (CACS 40)

Michel CAILLAT

Auteur de  « Le Sport «, Collection Idées reçues, Editions  Cavalier Bleu, 2008