Le Sport
de Michel Caillat
Collection Idées reçues
(Editions du Cavalier Bleu, 8 euros)
Paru en juin 2002
Sport est l'un de ces mots d'usage courant qui rendent la pensée confuse chacun mettant sous ce terme ce qu'il veut bien entendre, ce qui correspond à son expérience, à ses croyances, à ses préjugés. Si l'on conseille aux personnes âgées de "faire du sport", si l'on admet que toute personne qui joue au pied avec un ballon pratique le football, et si l'on pense qu'il suffit de monter sur un vélo pour être coureur cycliste, alors le sport est partout, indiscutable et indiscuté.
En employant indifféremment le même mot pour exprimer deux réalités distinctes, on rend la réflexion sur l'institution sportive impossible, ce qui arrange, à coup sûr, beaucoup de monde. Laisser parler le langage ordinaire, c'est accepter sans le savoir la philosophie sociale spontanée qui identifie sport à vertus (pureté, loyauté, courage, éducation, intégration, etc.). Nous ne pouvons pas dire d'un acte physique qu'il est du sport parce que nous le sentons comme tel.
Le sport n'est pas un jeu mais une pratique corporelle de compétition institutionnalisée où le corps est saisi comme un objet de performance individuelle ou collective, et où l'esprit est totalement et perpétuellement tourné vers des objectifs à atteindre : la victoire, le record, le meilleur résultat.
C'est ce sport là - et non le " desport " (divertissement) que le livre de Michel Caillat analyse à travers une foule d'idées reçues. En voici quelques-unes :
Le sport est vieux comme le monde. La compétition est naturelle . Le sport a perdu sa pureté. Le sport c'est la santé. Le sport favorise l'intégration.
Le sport soigne les maux de la société. Le sport est éducatif. Il y a trop d'argent dans le sport. La violence du sport est un bon exutoire. On ne mélange pas le sport et la politique.